mercredi 20 janvier 2016

VOLCAN - INTERVIEW




((( Lagon & Volcan )))

L’actualité des revues de BD est plutôt riche en 2016. Les très bons Franky et Nicole édités respectivement par Les Requins Marteaux et Cornélius. La revue Aaarg, qui débarque en kiosque après plusieurs années en librairie. Nous-même avec notre revue de BD pour enfants dégénérés : Club Articho. On annonce aussi Topo (Je vais y participer) un magazine pour ado de reportage BD édité par La revue dessiné elle-même très présente en librairie . On peut citer encore Biscoto et Georges, moins orientés BD, mais qui participent à une dynamique générale en librairie. L’underground n’est pas en reste avec des projets toujours plus défricheur tel que SuperStructure en Belgique, Mould Map en Angleterre. On annonce aussi le retour de Kramer’s argot, revue phare américaine qui sort un nouveau numéro très bientôt. On notera avec regret aussi l’arrêt de Dopututto, la revue de Misma, qui devrait revenir je l’espère dans quelques temps. Bref le champ est vaste. Il se passe plein de chose en ce moment. Tant mieux

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((( Flyer pour le lancement de Volcan )))

Un des plus beau fleuron est bien entendu Lagon une revue de BD et de dessin exigeante et moderne créé par 4 passionnés de dessin et de technique d’impression : Alexis Beauclair et Sammy Stein qui font la direction éditoriale et Séverine Bascouert et Bettina Henni. Leur idée : mettre leur savoir-faire au service de leur goût pour l’image dessiné et la BD, et créer une revue avec un contenu pointu, actuel et expérimental. La chose est réussie, sans conteste. On en a beaucoup entendu parler et c'est mérité.

Le successeur de Lagon, Volcan, créé par la même équipe, surpasse en tout point, son désormais fameux prédécesseur. Moins de pages cette fois-ci, mais une sélection plus resserrée. Le choix précis de certains auteurs parmi les plus intéressants du paysage de la création graphique actuelle. Cette fois-ci la narration est mise en avant : de la BD avec différentes approches qui oscillent entre poésie, expérimentation formelle, humour nouveau et délire esthétisant.

La répétition d'un motif produit parfois une narration très ténue mais néanmoins intéressante. Certains s'engagent dans une quête de sensation esthétique où le dessin tente de faire ressentir quelque chose d'indicible. Au final, Volcan est une somme de belles tentatives pas toujours abouties mais toujours excitantes. La revue est un panorama enthousiasmant de la BD qui invente de nos jours. Plus que ça même, car l’équipe pousse les auteurs à l'excellence en leur offrant un contexte de création stimulant. Car Volcan c'est aussi un très bel objet avec une logique artisanale où l'amour du travail bien fait est au rendez-vous. L'équipe aux commandes maitrise totalement les procédés d'impression : sérigraphie pour la couverture et Riso pour les pages intérieures. Ils exploitent ces procédés au mieux, tout en essayant de nouvelles choses. Ce savoir-faire est aussi un gage de qualité qu’ils offrent aux auteurs.



((( Double page de Sammy Stein )))

Sans faire l'inventaire totale des pages, j'ai envie de mettre en avant certaines histoires qui sont pour moi parmi les plus brillantes. Tout d'abord Sammy Stein qui depuis quelques temps produits des bandes dessinées très abouties. Il propose ici la visite d'un intérieur où sont détaillés par un narrateur, qu'on ne verra jamais, des œuvres d’arts. On appréhende une collection bizarre dans une ambiance étrange et douce. Le tout est servi par un dessin géométrique qui lorgne en même temps vers le kitsch et le dessin technique. Un subtil mélange graphique dans des planches très composées dans lesquelles les transitions entre les « cases» sont toujours très travaillées. Une histoire expérimentale mais qui se tient. On est simplement pris dans le récit accompagné par cette voix qui nous guide dans un univers aussi singulier qu’accueillant.

L'humour est au rendez-vous avec le très en forme Olivier Schrauwen qui propose ici une bd qui joue avec la représentation du comique (gros nez) dans la BD.

Amandine Meyer, très en forme elle aussi, propose un univers foisonnant rempli de symbole à interpréter. Un travail de couleurs vibrant, magnifique qui exploite à merveille la technique d'impression Riso.

Acacio Ortas et son graphisme très internet old school, propose une BD au style primitif numérique pour raconter une histoire faussement ésotérique. Ce n'est pas forcement limpide sur le plan narratif mais très fort sur le plan graphique.

L'ensemble du projet est présenté par quelques pages de graphisme étonnante, réalisé par Jean-Philippe Bretin et Jérémie Perrodeau) Une séquence narrative entre BD et générique de film qui sert de sommaire et dit bien la dimension expérimental de ce projet. Là aussi il s'agit d'une forme hybride qui fait plaisir.

Sans oublier le maître Yokoyama, les page anciennes de Fletcher Hanks, le déjà génial Tom Le baron Khérif, Roxane Lumeret ou Louis Granet pour compléter la liste de mes chouchous dans cet opus. La revue contient beaucoup d'autres pages réussies. Chacun pourra y trouver l'émotion, le plaisir de lecture ou la stimulation intellectuelle qui lui correspond tant cette publication est riche.

VOLCAN
Édité par Sammy Stein, Alexis Beauclair, Séverine Bascouert et Bettina Henni
2015 - France - 200 Pages - 400 ex - Sérigraphie (Institut sérigraphique) et Riso (Papier machine)
40 euros

lagonrevue.com

Quelques copies seront disponible à Angoulême - Dégainez vite !

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Pour en savoir un peu plus, petit entretien écrit avec Sammy Stein et Alexis Beauclair les 2 directeurs éditoaux de cette publications qui changent de nom.

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Que pensez-vous du panorama actuel international des revues de BD ? Comment se positionne Lagon dans ce contexte ?
On a fait la revue qu’on avait envie de voir exister, assez intuitivement. On pense chaque numéro comme un livre unique, en lui donnant un nouveau format, un nouveau nom, et une nouvelle sélection d’auteurs. Mais on ne peut pas se placer sur le même terrain que d’autres revues aux tirages plus important. Notre tirage est lui, très modeste, 300 exemplaires pour Lagon, et 400 pour Volcan, alors que Franky, par exemple c’est 3500! On fait tout à la main : impression, tri des pages (environ 50 000 !), reliure… Tout ça prend énormément de temps, on est dans la limite de ce que l’on peut imprimer et façonner dans nos ateliers.

Naturellement, nous sommes attirés par les récits, aussi libres sur la forme que sur le fond. C’est peut-être ça que nous avons envie de proposer, une très grande liberté dans le ton, on recherche aussi une bizarrerie dans la narration, de la nouveauté, une fraîcheur dans le dessin, un coté insolite, contemporain, expérimental, des choses qui nous secouent.
Pour revenir aux revues, en France, il y avait un manque ces dernières années avec la disparition de Ferraille et Lapin, mais des choses renaissent et d’autres apparaissent comme Franky et Nicole par exemple, et je crois que de nouvelles revues sont prévues en 2016. J’aime bien aussi ce que fait François de Jonge avec SuperStructure, qui développe une série de journaux collectifs autour de thèmes comme les bâtiments, les abris, les véhicules…
Nous concernant, je crois que nos références sont plutôt anglo-saxonnes : Mould Map et Kramer’s Ergot par exemple, mais quand on commencé ce projet, on a pas pensé à ce qui existait déjà, on y a même pas réfléchi, on a foncé.

Comment se fait la sélection des dessinateurs?
On est tous les deux curieux et on regarde autour de nous, que ce soit en librairie, sur les salons d’édition ou sur internet. On fait des grandes listes et on discute. On ne cherche pas un équilibre parfait ni le consensus.

Il y a une dimension internationale dans le projet. Pourquoi allez chercher des auteurs étrangers sachant que ça nécessite plus d'effort (traduction, lettrage) ?
Pourquoi ne se limiter qu’à la France ? On veut rassembler ce que l’on préfère et c’est sans limite. On cherche des auteurs ayants une manière très libre d’aborder le medium bande dessinée et il y en a autant en Europe qu’aux USA, Japon etc… Et on aimerait en trouver partout ailleurs.
Cette fois, on a fait un livret séparé reprenant tous les textes en anglais afin d’ouvrir la lecture aux lecteurs étrangers. Par chance, la bande dessinée qu’on défend est rarement très bavarde, et une partie du livre est muet.

Quelle est la proposition logistique que vous faites aux dessinateurs ? Dans l'idéal qu'est-ce que vous attendez d'eux ?
On leur propose un nombre de pages et de couches de couleur, puis on en discute. Au départ, on donne une orientation en fonction de ce que l'on aime dans le travail du dessinateur, mais ce n’est pas une règle. On a l’impression que les auteurs vont spontanément vers quelque chose de plus expérimental que ce qu’ils ont l’habitude de faire. C’est peut-être ce qui se dégage de notre projet : un nouveau terrain à explorer.
On aime bien discuter avec les auteurs, faire évoluer leur proposition, si on sent qu’ils peuvent faire mieux. Avoir ce rapport éditeur/auteur nous plaît, mais on ne force jamais la main, on laisse souvent l’artiste avoir le dernier mot.

Contrairement à Lagon, Volcan ne propose que des BD. Pourquoi avoir décidé de ne pas mettre de dessin cette fois-ci ?
Ce n’était pas un objectif à la base. On a commencé à faire la liste des auteurs que l'on voulait contacter et on s'est rendu compte qu’ils faisaient majoritairement de la bande dessinée. On a alors décidé de trancher, d'affirmer cette direction. Par contre, on s’est rendu compte que c’était beaucoup plus difficile à agencer. On a beaucoup discuté du chemin de fer à quatre (Alexis, Bettina, Séverine, Sammy). Avec 30 auteurs, il y a beaucoup de possibilités d'enchaînement. Tu peux faire un chemin de fer le soir, et le lendemain matin, tout changer (c’est exactement ce qu’il s’est passé !)
Ça peut paraître étonnant mais nous faisons le chemin de fer deux jours avant de relier, lorsque tout est imprimé. C’est dû au fait que techniquement on imprime que des pages recto/verso, c’est plus facile à gérer car toutes les propositions sont imprimées avec des couleurs différentes !

La plupart des auteurs proposent des expérimentations sur la narration. On a l'impression qu'il y a une volonté générale d'explorer le médium BD dans sa spécificité la plus pure qui est le séquençage graphique ?
Oui, c’est vrai. On essaie de choisir des artistes qui cherchent. Il y a des milliers de manières d’expérimenter ce médium : le dessin, le séquençage, le scénario, la narration, le graphisme... Tous ces champs sont à parcourir à l’infini. Les portes sont ouvertes.
On va chercher des artistes qui ont des propositions fortes, qui sont à la limite de plusieurs disciplines, ou qui ne sont pas forcement auteurs de bandes dessinées. Il y a aussi de très jeunes auteurs, encore étudiants au potentiel super intéressant. Essayer de lier tout ça est très excitant. Et c’est vrai que nous sommes plus portés sur une bande dessinée graphique, que littéraire.

De votre point de vue qu’elle est l'apport plastique de la technique du Riso pour les auteurs. Qu'est ce qu’ils en font et qu'est ce qu’ils en retirent ?
La Risographie et la sérigraphie marchent main dans la main, grâce à l’impression successive des couleurs. C’est une contrainte qui pousse les auteurs à tester des procédés, à travailler différemment, et puis ça les oblige à penser leur bande dessinée dans sa finalité, le livre imprimé. La machine Riso interprète toutes les nuances et dégradés en trame, ce qui crée aussi une surprise au moment de l’impression.
Parfois on propose d’autres couleurs que celles choisies par un auteur. Si l’impression en risographie donne une unité au livre, chaque séquence est très différente.

Aussi bien dans Lagon que dans Volcan, le graphisme du magazine est particulièrement soigné. Même si cela n’apparaît que dans l’édito, le sommaire et le colophon, il y a un souci d'exigence et d'originalité dans cette partie là.
On est attentif au graphisme. L‘ouverture d’un livre est une partie importante, de même que la conclusion et les informations que l’on en retiendra. Nous avons fait appel à Jean-Philippe Bretin et Jeremy Perrodeau pour Lagon et Volcan. Ils signent aussi tous les deux des pages de bande dessinée. Ce sont des amis.
On leur a commandé ces pages un peu comme on leur demanderait une séquence narrative, ils avaient carte blanche. Dans les deux cas, nous avons accepté pleinement ce qu’ils nous avaient proposé. Pour Volcan, Alexis avait l’idée de déployer un sommaire sur plusieurs pages pour mettre en avant les auteurs. On a été complètement conquis par ce que Jeremy et Jean-Philippe ont fait, un vrai générique. Ils ont tout de suite compris que le graphisme devait refléter ce que l’on allait trouver dans le livre, tout en se laissant une grande liberté.

Cette fois-ci on trouve une BD de Fletcher Hanks (sous le pseudo Barclay Flagg). Quel sens ça a pour vous de publier une BD ancienne aux cotés de choses très contemporaines ?

Formellement, les bandes dessinées de Flechter Hanks sont vraiment bizarres et ses histoires tordues. C’est le coté « brut » qui nous plaît là-dedans, autant dans la forme que dans la narration. La réédition de certaines de ses histoires dans « Je détruirais toutes les planètes civilisés » nous avait vraiment plu.
Au delà du fait qu’on était fan et qu’on est très content d’avoir publié cette histoire inédite en français, le défi technique était intéressant, quoique un peu masochiste. En effet, Alexis a dû refaire entièrement toutes les couleurs à l’identique sur Photoshop pour recomposer une quadri à l’ancienne. Il y a 200 sélections de couleurs par page. Quand on la voit, on est au plus proche de ce que les coloristes ont fait à l’époque, on croirait un vieux comics. Pour finir - heureuse coïncidence - la vague géante qui menace de noyer la jungle offre un écho lointain à la vague de lave de la couverture.

Je sais que tous les dessinateurs on été payé cette fois-ci. Est-ce que vous pouvez m'expliquer le modèle économique de Volcan et pourquoi vous pensez que c'est important que les dessinateurs soit un peu rémunérés ?

Pour Lagon, on y a pensé un peu trop tard. Pour Volcan, dès le début, on a inclus ce paiement dans le budget de la revue. Car ce sont les auteurs aussi qui font le livre. C’est un salaire symbolique, 100 € par auteur, mais on trouve cela vraiment important, on espère que cette attention envers les auteurs se répande, c’est un vrai boulot. En tant qu’auteur on en a marre que beaucoup de boulots ne soient pas payés sous prétexte de la visibilité ! Ce n’est pas sérieux.
Un petit budget est également réservé aux traducteurs, graphistes, lettrages... Une fois nos frais de productions remboursés, il ne reste pas grand-chose.
Alors que nous terminions l’impression, nous avons reçu une bourse de la fondation Agnès B. Ça nous a permis de payer tout le monde sans avoir à augmenter le prix du livre. C’est encourageant d’être soutenu alors que le projet est loin d’être institutionnel.
On ne va pas entrer dans les détails mais disons que notre prix de revient est très proche de notre prix de vente. Ce qui nous posent quelques problèmes pour le déposer dans des librairies. Voilà pourquoi nous nous limitons à le vendre sur internet et dans les salons d’édition. On aurait bien aimé pouvoir le diffuser en librairie, car ce sont des endroits que l’on aime vraiment. Mais il a fallu faire ce choix pour que cet objet existe.

Quelles impressions vous laisse l'ensemble des sujets traités dans volcan ? Quelle impression laisse le fond de toutes ces bd ?

Comme le fit remarquer Jean-Philippe, «la traite des chèvres est traitée deux fois dans Volcan».

Quel sont vos projets ?
On a été invité par Stéphane Beaujean du Festival d’Angoulême pour créer une revue en une semaine, en compagnie des éditeurs anglais Breakdown Press. Nous avons chacun choisi des auteurs qui travaillent en amont sur une courte bande dessiné (entre une et trois pages) et un strip chacun, puis nous imprimons et façonnons sur place. La revue s’appellera DÔME. C’est un gros défi puisqu’il faudra imprimer environ 20 couches de couleur par jour, on sait qu’on n’a pas trop le droit à l’erreur pour que le projet soit fini avant la fin du festival. Les délais sont très courts et les auteurs sont en train de travailler actuellement à leurs pages, qu’on imprimera à partir du 25 Janvier. On a privilégié un grand format et une pagination plus modeste que dans nos autres revues pour des questions de timing et de budget.
Le public pourra venir nous voir pendant les 4 jours du festival en train d’imprimer, de couper, de façonner, en compagnie de la plupart des auteurs qui participent à la revue. On aime les aventures collectives, en voici une nouvelle.
Sinon, on prévoit la prochaine grosse revue pour l’hiver prochain, dans un an. On sait qu’on devra intégrer de l’offset à la sérigraphie et la riso, puisqu’on veut faire plus d’exemplaires. Le mélange va être intéressant et ça pose de nouvelles questions éditoriales.

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Retrouvez à Angoulême ce nouveau titre « DOME »
Édité à 500 ex. en riso sur place
Au sommaire : Olivier Schrauwen, Simon Hanselmann, Michael Deforge, Joe Kessler, Bettina Henni, Jérémy Perrodeau, Jean-Philippe Bretin, Hugo Ruyant, Amandine Meyer, Antoine Cossé, Richard Short, Amanda Baeza, Zoe Taylor, Sammy Stein, Alexis Beauclair, Lando, Dash shaw.

Lancement le samedi soir

Plus d'info ici: atelier-risographie
Le site de Lagon : lagonrevue.com

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((( Double page de Louis Granet )))




((( Double page de Fletcher Hanks )))



((( Double page de d'Amandine Meyer )))



((( Double page de Leon Sadler )))



((( Double page de Roxane Lumeret )))



((( Double page d'Acacio Ortas )))



((( Double page d'Hugo Ruyant )))



((( Double page de Yûichi Yokoyama )))

jeudi 14 janvier 2016

CLUB ARTICHO

Bientôt en librairie !




































Avec  :  Antoine Marchalot, Chamo, Brecht Vandenbroucke, Paul Loubet, Christian Aubrun, Elga Libano, Aisha Franz, Didixtra, Lionel Serre, Yassine, Anna Haifisch, Maïa Roger, Jeanette, Jamy, Olivier Schrauwen &Anouk Ricard.
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Édité par les requins Marteaux - 8 €

STUDIO ARTICHO EN PUBLIC : VATER & SOHN




J'enregistre lundi prochain,  le 18 janvier, une émission en public consacrée au classique de la bd allemande « Vater und Sohn.

Publié dans la presse allemande de 1934 à 1937. Oui, en pleine période nazi, par un dessinateur satyrique Eric Ohser ostracisé par le pouvoir pour des dessins anti nazi. Il refuse de s'exilé et décide pour gagner sa vie faire un strip "apolitique" sous le pseudo E.O Plauen. C'est Vater und sohn qui connu un grand succès à l'époque. Cette bd est restée un classique mainte fois réédité Outre-Rhin. Suffit de la lire pour comprendre pourquoi.

Water und Sohn est une bd assez difficile à situer dans le temps. Elle a une forme de classicisme assez indémodable. Son dessin simple modeste n'est pas forcement attractif au premier abord. Mais quand on se plonge dedans c'est un bd qui vous cueille. L'émotion contenue y est prégnante. Rien de démonstratif, c'est juste des sentiments ténus qui sont transmis a travers des situations fantaisistes. Comme tout bon strip c'est l'accumulation des gags qui décuple le plaisir de lecture. Plus on fréquente le personnage, plus on les aime. C'est indescriptible  mais je crois que personne n'a jamais décrit une relation aussi belle entre un père et son fils. Cette série atteint les qualités que l'on peut retrouver dans les meilleures strips de l'histoire tel que Peanuts, Mafalda ou Nancy ( Arthur & Zoé en français).

Les Edition Warum viennent d'éditer un ouvrage définitif qui reprend l'intégralité des strips, restauré qui plus est. Un travail de fond nécessaire pour cette bd qui mérite d'être découverte par des lecteurs Francophone.

Venez nombreux pour découvrir ce petit bijou méconnu.

Mes invités :

-Wandrille (éditeur, auteur)
Principale artisan derrière cet ouvrage

- Sylvain Lafarge Universitaire (Lumière Lyon II)
Il a travaillé en profondeur sur cet ouvrage.

Avec eux on discutera de cette bd pour ses qualités intrinsèques. On évoquera aussi le contexte « noir » de création de ce strip ainsi que les raisons de sa postérité en Allemagne.

Lundi 19H - Goethe institute
17 avenue de Iéna
M° Iéna
www.goethe.de

Réservation conseillée
01 44 43 92 30



VATER UND SOHN : L'intégral de E.0. Plauen
Warum - 300 pages - 25 euros
www.warum.fr

L'émission sera diffusée le Dimanche 31 Janvier à 18h Sur Radio Campus Paris 93.9 fm

Ou en streaming sur le site de la radio : www.radiocampusparis.org

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Et gros merci à Aurélie du Goethe Institute

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